Citation du Mois

"L'opinion est quelque chose entre la connaissance et l'ignorance" Platon

4 mars 2017

Focus en cardiologie 21 - 30

FOCUS EN CARDIOLOGIE
21 - 30


21. La cardiomyopathie septique qui comme son nom l’indique se retrouve dans le sepsis est définie par 3 points :
  1. Une dilatation ventriculaire gauche
  2. Une diminution de la fraction d’éjection
  3. Une résolution en 7 à 10 jours


22. La cardiomyopathie de Takotsubo également appelée cardiomyopathie de stress  se différencie de la cardiomyopathie septique par 3 points :
  1. La dilatation ventriculaire est segmentaire et pas globale avec un ballonement apical et une hyperkinésie de la base ventriculaire gauche
  2. La FEVG diminuée mettra plusieurs semaines à récupérer
  3. Elle se rencontre dans de multiples étiologies autres que le sepsis suggérant que sa physiopathologie n’est pas spécifique


23. La fraction d’éjection correspond au volume d’éjection exprimé en pourcentage du volume télédiastolique ventriculaire gauche. Personne ne devrait donc parler de la fraction d’éjection sans mentionner dans la même phrase le volume diastolique.

24. La mesure du volume ventriculaire gauche est utile pour évaluer le volume d’éjection et caractériser le “remodeling” ventriculaire gauche en conséquence.

25. La fraction d’éjection ventriculaire gauche dépend directement de la précharge et de la postcharge. En effet en l’absence de cardiomyopathie un changement de pré ou postcharge n’aura que très peu de conséquence sur la fraction d’éjection, à l’inverse en cas de cardiomyopathie accompagnée d’un “remodeling” ventriculaire, les mêmes variations de pré et postcharge auront des conséquences importantes en réduisant la fraction d’éjection.


26. La nouvelle définition du choc cardiogénique selon la SRLF, SFAR, SFC, SFMU et SFCTCV est caractérisée par :
  1. Une pression artérielle systolique < 90 mmHg pendant 30 minutes, ou une pression artérielle moyenne < 90 mmHg pendant 30 minutes ou la nécessité d’un recours à des amines pour obtenir une pression artérielle systolique ≥ 90 mmHg
  2. La présence d’un OAP ou de pressions de remplissage ventriculaire gauche augmentées
  3. La présence de signes de mauvaise perfusion d’organe avec au moins un des signes suivants :
    1. Trouble de la conscience
    2. Marbrures ou extrémités froides
    3. Oligurie
    4. Augmentation du lactate

27. Les facteurs prédictifs de progression vers un choc cardiogénique dans un contexte d’infarctus du myocarde sont :
  1. Âge
  2. Fréquence cardiaque à l’admission < 75 / min
  3. Diabète
  4. Antécédents personnels d’infarctus du myocarde
  5. Antécédents personnels de pontage aortocoronarien
  6. La présence de signe d’insuffisance cardiaque à l’admission
  7. La localisation “antérieure” de l’infarctus du myocarde

28. Le monitoring du choc cardiogénique aux soins intensifs doit comprendre :
  1. Un monitorage de la tension artérielle par cathéter artériel
  2. Un monitorage régulier du taux de lactate (en l’absence de traitement par Adrénaline) pour évaluer la persistance ou la correction du choc en cours de traitement
  3. Un monitorage régulier des marqueurs biologiques de souffrance d’organe (reins, foie)
  4. La mise en place d’une voie veineuse centrale au niveau de la veine cave supérieure afin de pouvoir monitorer régulièrement ou en continu la ScvO2
  5. En cas de choc réfractaire au traitement empirique, le débit cardiaque doit être surveillé en continue
  6. Une ETT et/ou ETO doivent permettre d’identifier l’étiologie du choc cardiogénique, de suivre l’évolution hémodynamique et d’identifier des complications du traitement (tamponnade)

29. La prise en charge pré-hospitalière et aux urgences doit comprendre :
  1. La réalisation systématique d’un ECG 12 dérivations
  2. En pré-hospitalier, une pression diastolique haute doit suggérer une diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche évoquant une hypovolémie ou une défaillance cardiaque
  3. En pré-hospitalier, en l’absence de signe en faveur d’un OAP ou d’une surcharge ventriculaire droite, un remplissage prudent est recommandé
  4. Une angiographie coronaire doit être réalisée en fonction de protocoles définis pour être obtenue le plus rapidement possible si indiquée (numéro direct, admission directe en salle, idéalement en présence d'un intensiviste, admission directe pour la poursuite des traitement dans le service spécialisé)
  5. Le centre de régulation des appels doit transférer les patients vers des centres experts

30. La réalisation d’une ETT rapide est fortement indiqué avant l’intubation avec induction en séquence rapide, notamment l’évaluation de la veine cave inférieure afin d’apporter un remplissage si nécessaire et ainsi minimiser le risque de collapsus de reventilation une fois le tube en place.

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